Un homme originaire de la province de Luxembourg voyage à travers le monde pour photographier une bouteille d’Orval dans les plus beaux endroits de la planète. Des États-Unis à l’Islande, en passant par l’Afrique du Sud, la bière trappiste ne connait pas de frontière.
Michael Raty est un amateur d’Orval. Comme de nombreux belges, il apprécie les arômes et l’amertume typique de la célèbre bière trappiste brassée dans la tradition cistercienne par la communauté monastique de l’abbaye du même nom située à Villers-devant-Orval. Mais Michael a deux autres passions : les voyages et la photographie. C’est donc tout naturellement qu’il a décidé de combiner ses trois hobbies.
Marié et papa de deux garçons, Michael est originaire de Libramont. Il traverse quotidiennement la frontière pour travailler dans le secteur bancaire au Grand-Duché de Luxembourg. “Durant mon temps libre, je suis passionné de photos, de voyages et de bières trappistes et artisanales” nous explique-t-il. “Mon épouse et moi-même avons effectué un “Trappist Tour” et nous avons visité 9 abbayes trappistes sur les 12 existantes”.
L’Orval à travers le monde
Depuis neuf ans, le Libramontois s’est lancé le défi d’immortaliser une bouteille d’Orval dans les endroits les plus emblématiques de la planète. Il partage ses clichés sur son compte Instagram, qui rassemble pratiquement 9.000 abonnés. “Au départ, l’idée vient de Patrice Borcy, qui a créé en 2010 le groupe Facebook « L’Orval fait son tour du monde ». Le principe m’a plu tout de suite et je suis devenu un des plus fidèles contributeurs” détaille Michael.
“Fin 2015, j’étais déjà en possession d’une collection importante de photos. J’ai alors commencé à publier certaines photos sur Instagram et c’est ainsi qu’Orval Beer Lover est né. Des experts en bières américains et brésiliens ont trouvé mes clichés originaux et les ont partagés. Ce qui m’a valu assez rapidement d’avoir de nombreux abonnés du monde entier”. D’ailleurs, si certains abonnés souhaitent partager leurs photos d’Orval en vacance, rendez-vous sur la page Facebook.
À chaque escapade ou voyage lointain, Michael n’oublie jamais d’emporter avec lui la célèbre bouteille afin de la photographier aux quatre coins du monde. Le rituel avant le départ est toujours le même : vérifier la validité du passeport … et protéger la bouteille d’Orval. “C’est une fierté d’emporter à chaque fois la bière qui représente le mieux notre belle Province. Et sans être chauvin, la bouteille en forme de quille et le calice à multiples facettes forment certainement le duo le plus magnifique et le plus photogénique au monde !”.
Des anecdotes à la pelle
États-Unis, Islande, France, Afrique du Sud, Maroc : Michael a déjà parcouru des milliers de kilomètres avec sa trappiste préférée. Car toutes les photos publiées, à l’exception de deux, ont bel et bien été prises par l’homme lui-même. “Contrairement à certains profils qui postent tous les jours, il est évident que je peux pas suivre ce rythme. Il faudrait pour cela être globe trotter ou vivre de ses voyages (influenceur) mais ce n’est pas mon cas” nous confie le papa de 48 ans.
“Pour ne pas utiliser mon stock photos trop rapidement, je me limite à une photo publiée tous les mois en effectuant une tournante sur les différentes destinations déjà visitées. Au rythme d’un voyage par année ainsi que l’un ou l’autre city-trip, j’arrive à constituer une petite collection pour mes futures publications. Je profite d’ailleurs de votre interview pour remercier mon épouse pour son aide et son assistance lors de certaines « mises en scène ».
De ses voyages, Michael pourrait en parler des heures tant les anecdotes sont nombreuses. “Quand nous avons visité le Colisée à Rome, javais emporté une vieille bouteille des années 70. Malheureusement, lors du contrôle du sac, le garde la découverte et la mise directement à la poubelle. J’ai eu un peu de mal à lui expliquer que cette bouteille avait une grande valeur et j’ai du faire des pieds et des mains pour qu’il accepte de la retirer de la poubelle et la mettre de coté. J’ai pu la récupérer à la fin de la visite”.
“Autre historie fantasque : lorsque nous sommes partis faire un road-trip dans l’Ouest américain, j’avais réservé 6 bouteilles par Internet dans un beer-shop de San Francisco, en précisant le concept lié à cette commande. J’arrive à l’accueil de cet immense magasin et sans me présenter, j’explique que j’ai réservé de l’Orval. Sans le savoir, le vendeur me suivait sur Instagram et s’exclame « Hey Michael from Belgium, how are you my friend ?! ».
Est-ce toujours la même bouteille ?
L’un de ses plus beaux souvenirs est peut-être son voyage en Californie. Michael rêvait en effet de découvrir Elmer’s Bottle Tree Ranch. “Depuis tout petit, Elmer sillonnait la route 66 avec son père et ramassait les bouteilles abandonnées. Avec son âme d’artiste, il a créé plus de 200 arbres (en fer) décorés avec toutes ses bouteilles” nous raconte-t-il. “L’endroit est insolite et je voulais rencontrer Elmer pour lui remettre une bouteille d’Orval. Manque de chance, il était absent lors de notre visite. J’ai quand même laissé la bouteille”.
Aujourd’hui, Michael continue de partager ses escapades internationales. Et les efforts semblent porter leurs fruits. “Les internautes sont souvent surpris de voir autant de photos avec la même bouteille. Mais ils trouvent le concept original et cela les amuse. Certains ne connaissent pas l’Orval et veulent en savoir plus. Ils me demandent ou ils peuvent en trouver dans leur pays”.
Mais un élément suscite toujours autant la curiosité des internautes : est-ce que Michael emmène toujours la même bouteille ? “J’apporte toujours une bouteille pleine (dans la valise en soute, entourée d’un papier bulles et insérée dans un essuie) , le verre ainsi qu’une … bouteille vide au cas ou il y aurait un incident avec la pleine. Il faut savoir que le sac photos (avec la bouteille et le verre) pèse près de 7 kilos. Vous comprendrez donc que j’essaie toujours de déguster mon Orval au début du séjour afin de voyager plus léger par la suite” conclut-il amusé.