À 26 ans, diplômé en ingénieur industriel brassicole, Julien brasse chaque semaine dix hectolitres de Vaurien dans une ancienne grange du château de Grandvoir. Élaboré dans une Brasserie toute neuve et un lieu riche d’histoire, le Vaurien qui tire son nom des habitants de Grandvoir et Petitvoir, se positionne comme une bière blonde de haute fermentation avec un degré d’alcool avoisinant les 5,7 degrés.
« Cette bière me plaît beaucoup, car c’est une alternative aux pils industrielles sans en être vraiment une. C’est une bière qu‘on peut boire facilement en grande quantité, toujours avec modération et destinée au troisième mi-temps, aux évènements en plein air et aux grands-feu », raconte Julien le jeune brasseur. Conçue et adaptée à la région, la bière est produite à partir du malte d’orge et de blé. « Filtrée, elle se veut essentiellement désaltérante », témoigne le disciple de Bacchus. Originaire de Messancy, ce jeune brasseur est passionné par le houblon et ses arômes depuis ses études à l’institut Meurice à Anderlecht, une des dernières écoles de Belgique à encore former des ingénieurs brasseurs.
« Moi c’était vraiment une passion qui a débuté par la dégustation et qui s’est ensuite transformée en amour pour la fabrication de bière. Pendant mes études, j’en dégustais beaucoup, pas simplement en allant au café, mais en discutant avec le monde brassicole. De fil en aiguille, cet univers m’a peu à peu enivré et plongé dans le monde dans lequel je suis maintenant. Avec une tête de cerf comme insigne inscrite sur la bouteille et comme emblème du château, le Vaurien se brasse dans des installations flambantes neuves de nouvelle génération où un investissement avoisinant les 700 000 euros a été injecté par la famille Dewitt et ses associés. « Tout est automatisé, ce qui permet de garder un contrôle précis sur la fabrication du Vaurien. » Aujourd’hui, après deux ans de productions, le Vaurien s’exporte même à l’étranger bien que la majorité de sa production soit destinée au local. « Le gros de la production est destiné à la région au pays et particulièrement à Namur, Liège et Bruxelles, mais depuis peu L’Italie est venue rejoindre notre part de marché. »
En 2012, la famille Dewitt et Christophe Urvoy-Isaac jettent leur dévolu sur ce château pour en faire un hôtel et un restaurant. La brasserie devait être l’aboutissement. « À la base, mon associé et moi sommes de gros consommateurs de bière », explique Christophe.
« Comme le château respirait l’eau dans tous les sens. On s’est dit que créer de la bière ici serait la phase ultime du projet. Ça s’y prêtait plus que bien avec les sources, le charme et l’histoire des lieux. »
Après avoir réfléchi sur le projet, ces derniers ont remarqué qu’il existait très peu de bières légères, désaltérantes et faciles à boire dans la région. « Quand on est arrivé dans la région, on a vu que le gros de la consommation se passait dans un contexte événementiel. Du coup, on a créé un produit adapté à ce besoin”. Avant de quitter les lieux, il est impératif de goûter ledit breuvage au château, comme le suggère le proverbe (ou slogan)« un Vaurien se Cerf au château ».