Dans le cadre de “En piste les artistes !”, le projet de mise en avant d’artistes habitant la commune de Libramont, nous partons à la rencontre de Maryvonne Lefèbvre. Professeur d’arts plastiques mais surtout passionnée de peinture à l’huile depuis son enfance, elle nous raconte son voyage dans le monde des arts.
Maryvonne Lefèbvre nous reçoit dans son bel atelier de peinture à Libramont. Professeur d’arts plastiques à l’Institut Cardijn Lorraine à Athus pendant près de quarante ans, mais pensionnée depuis trois ans, cette peintre nous confie directement avoir adoré son métier d’enseignante. “J‘adorais le contact avec les enfants, faire passer la notion du dessin, tout en restant surtout très créatif, ne pas être dans des choses trop stéréotypées. Essayer de se dépasser et de développer la créativité, voilà ce qui était essentiel pour moi !”
La peinture comme une évidence
C’est depuis son enfance que Maryvonne est plongée dans le dessin et la peinture. Comme elle nous l’explique, les dimanches, elle les passait avec son papa en dessinant et en peignant, lui-même étant un grand passionné de cet art. “Il dessinait, peignait, décorait ses albums photos et était tout à fait autodidacte dans ce domaine. Il a été très heureux à l’idée que je puisse réaliser ce que lui n’avait pas pu faire à cause de la guerre. J’ai eu l’occasion de faire mes études à Namur.”
La peinture a donc toujours été une évidence pour Maryvonne. Mais certaines périodes l’ont un rien éloignée de sa passion, à cause d’une vie de maman bien remplie et d’un métier d’enseignante prenant. Et c’est maintenant en étant pensionnée que la Libramontoise s’adonne à sa passion première. “La peinture à l’huile est ce que je préfère avant tout. Je laisse l’aquarelle à ceux qui le font mieux que moi ! Vous pouvez la travailler au pinceau, au couteau, y ajouter des documents, des matières, … Ce que j’aime, c’est le mélange de toiles, d’épaisseurs de matière et ainsi de faire vivre les éléments par rapport au dessin, même si celui-ci est très important. A travers la créativité, je peux ainsi sortir de la réalité !”.
La peinture comme moment d’évasion
Et quand on demande ce qu’apporte la peinture à Maryvonne, cette maman de trois enfants nous répond de but en blanc. “C’est vraiment un moment d’évasion, l’occasion de quitter le monde actuel et de rentrer dans un autre univers, le mien. Je me compare certaines fois à Mary Poppins, j’ai l’impression de sortir de mon sac des tas de choses fantastiques. Mais le but est de faire profiter, de partager ces mondes fantastiques pour ne pas que cela reste quelque chose d’égoïste et de personnel.”
Et le moins que l’on puisse dire, et Maryvonne de nous le confirmer, peindre permet de lui changer les idées et encore plus en ce moment face à la période que nous connaissons tous actuellement. Lors de notre rencontre, c’est une toile sur fond de confinement qu’elle nous présente. “J’essaie de présenter des choses, des éléments afin de parler de ce moment qui n’est facile pour personne, une façon également de dire merci à toute une série de personnes qui nous protègent mais surtout une toile où je peux mettre mes doutes, mes espoirs, mes peurs. C’est une palette d’émotions qui doivent rester gravées.”
“Peindre est une parenthèse dans la vie quotidienne qui permet d’aller vers des choses qu’on aime.”
Cette artiste peintre, inspirée par le surréalisme notamment, défend son art et la culture plus globalement bec et ongle. De part son métier d’enseignante, elle nous explique que les périodes réservées à l’apprentissage de l’art ont souvent été négligées au profit d’autres matières. “Ça ne rapporte pas l’art ! Le culturel est quelque chose qui ne rapporte pas financièrement et pourtant c’est quelque chose qui nourrit énormément. Si on n’a plus d’art, on s’appauvrit terriblement et c’est ce que l’on vit en cette période de confinement.”
Maryvonne ajoute d’ailleurs : “L’art est une bouée d’oxygène et pourtant bien mis à mal en cette période. Pouvoir aller voir des expositions, aller au musée, au théâtre, vivre des émotions … c’est cela qui nourrit énormément ; bien loin des informations anxiogènes du moment. Et c’est dans l’art que je retrouve de l’air ; repartager tout ça aux gens est le plus important.