Dans le cadre de “En piste les artistes !”, le projet culturel de mise en avant d’artistes habitant la commune de Libramont, nous sommes partis à la rencontre de Charles Lafleur, un artiste hors du commun. Si d’autres utilisent et intègrent différentes matières, différents objets ou couleurs, Charles place les insectes au cœur de ses créations, un vrai travail de fourmi ! 

Autant vous dire que l’art que pratique Charles Lafleur sort complètement de l’ordinaire tant ses créations sont décalées ; le jeune libramontois créé des tableaux colorés en y incrustant toutes sortes d’insectes : du papillon en passant par le scarabée, du phasme, des coléoptères sans oublier les mygales (ndlr : arachnide et non insecte), ceux-ci sont encadrés et prennent place au milieu d’une œuvre d’art qui les sublime ; des créations “pas piquées des hannetons”, oserons-nous dire !

Paradoxalement, nul en dessin ! 

Jeune Libramontois de 22 ans, Charles Lafleur a d’abord passé quelques temps au Portugal. Paradoxalement, en maternelle le jeune Charles est loin d’être doué en dessin, le poussant même jusque chez un spécialiste. Il continue malgré tout à affiner ses traits et n’abandonne pas cette discipline qu’il adore et dans laquelle il se perfectionnera plus tard : “un jour, alors que j’étais loin d’être bon en dessin à l’école, j’en ai fait un sur le thème de Pâques. Il plaisait tellement à mon institutrice qu’elle l’a photocopié et distribué dans toute l’école”, nous explique Charles, “ce qui m’a donné un sérieux coup de boost !”

 

Par la suite, après quelques concours notamment, Charles s’inscrit aux Beaux-Arts à Namur, à l’âge de 12 ans faisant les trajets tous les mercredis. Rêvant de pouvoir montrer ses différentes compostions créées depuis ses douze ans, il va frapper à la porte de quelques galeries d’art. Et cela a fait mouche ! Charles aura la chance d’exposer son travail à la “Couck Art Gallery” à Bruxelles notamment où le public peut découvrir son monde. “C’est réellement une chance de pouvoir exposer dans de telles galeries ! “

Un univers graphique autour des insectes

Charles excelle dans l’art et pour lui, c’est surtout une façon d’exprimer les choses. Des sentiments qui ne sont pas toujours évidents à exprimer : “j’aime concrétiser mes idées et les partager concrètement. On pense parfois à des choses et on ne sait pas mettre des mots dessus. Les mettre sur papier permet de les exprimer !”

Si le jeune libramontois créé ces différents tableaux c’est dans le but de mettre en valeur les insectes qu’il trouve. C’est d’ailleurs lors d’une balade à Namur avec sa sœur qu’il trouvera son premier insecte. Le trouvant réellement joli, Charles voulait le conserver, mais pas n’importe comment ! “Je ne voulais pas mettre un simple fond blanc pour le présenter mais plutôt de l’inclure dans un décor peint avec de jolies couleurs qui se marient bien, je créé tout un univers graphique autour de l’insecte choisi. D’ailleurs, les insectes se trouvent souvent au centre de mes œuvres car ils sont symétriques.” 

“Je ne suis pas un tueur d’insectes !”

Intégrant parfaitement ces insectes à ses différentes créations, on est en droit de se demander d’où ceux-ci proviennent tant ils sont originaux et diversifiés : les premiers insectes que j’ai achetés c’était lors d’un voyage en Provence en famille dans une serre à papillons. Chaque jour, près de 300 papillons naissent mais fatalement, on en retrouve également 300 au sol, morts durant la journée”, nous explique-t-il. “En les voyant ainsi, je voulais reprendre ces magnifiques spécimens afin d’en faire des tableaux. C’est ainsi que cela a commencé !”

Mais il tient à préciser :“je ne suis pas un tueur d’insecte, sauf quelques mouches et moustiques dérangeant !” dit-il avec le sourire. “Les insectes que je mets en valeur sont des spécimens qu’on trouve morts dans les milieux dans lesquels je vais les chercher mais pas dans leur milieu naturel. Ce sont des espèces élevées notamment dans le cadre de la préservation de leur extinction par des spécialistes. 

Des projets dans les cartons

Chaque insecte a son propre cadre et son propre univers graphique. Quand on lui demande d’où provient son inspiration, le jeune artiste nous explique qu’elle découle de tout ce qu’il se trouve autour de lui : “je me nourris de mon univers. Je suis sensible à tout ce que je vois et j’imagine directement graphiquement mes projets. Il m’arrive de les mettre sur papier afin que cela soit concret et pour ne pas les oublier surtout !”

Et des projets, autant dire que Charles n’en manque pas. Ses différents passages dans les galeries ne mettront pas un point final à son œuvre, il nous explique : “mon ambition, après l’exposition de Bruxelles, j’aimerais exposer dans les grandes capitales culturelles, pour la diversité de la culture notamment. J’ai d’autres projets créatifs également comme la création d’une montre, la mise en place d’un dessin animé mais j’ai encore besoin d’une formation.”
Nous souhaitons d’ailleurs à Charles de réaliser tous les rêves auxquels il tient, telle la chenille qui évoluera vers un papillon volant de ses propres ailes !

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