Loïc est un jeune virtonais de 24 ans pétillant et plein d’entrain. Mais depuis plusieurs années, cet étudiant, qui rêve de devenir éducateur spécialisé, est atteint par la maladie de Lyme. A travers un témoignage poignant, il souhait tirer la sonnette d’alarme et alerter l’opinion publique.

Tout le monde connaît, de près ou de loin, les conséquences liées à une piqure de tique. Dans certains rares cas, la morsure peut transmettre la maladie de Lyme. Lorsqu’il fait beau et que les gens profitent du soleil pour gambader dans les hautes herbes ou dans les bois, les tiques ne sont jamais loin, prêtes à s’accrocher afin de se nourrir de sang. Cet acarien peut se loger sur n’importe quel endroit du corps, et transmettre à l’homme la maladie de Lyme si la bête est porteuse des bactéries de type Borrelia.

Dans la grande majorité des cas, il est possible de détecter l’infection. Elle se manifeste généralement par un cercle rouge autour de la piqure. Il faut alors immédiatement prendre contact avec un médecin. Cependant, toutes les piqures ne sont pas visibles à l’œil nu, et certaines personnes ne sont diagnostiquées que bien plus tard. Ce fut le cas de Loic, un jeune virtonais âgé de 24 ans. Sa vie a été complètement chamboulée à cause de cette maladie.

« J’avais 16 ans quand les premiers symptômes se sont manifestés. Je me faisais régulièrement piquer par des tiques mais je n’y prêtais pas plus attention que ça” nous confie-t-il. “Un jour, j’ai ressenti un gros symptôme grippal. Puis ensuite, des douleurs sont apparues progressivement au bas du dos pour s’installer dans tout le corps : cervicales, mâchoires, nerfs d’Arnold, aines, omoplates, dos, genou, jambes, tibias, etc. La douleur se manifestait partout dans mon corps. »

Un diagnostic extrêmement compliqué

Des douleurs physiques qui s’accompagnaient de douleurs morales. Les camarades et amis de Loic ne comprenaient pourquoi il pouvait pas faire les mêmes activités qu’eux. Rejets, moqueries, questionnement sur son état psychologique : son quotidien était devenu pénible.

“A l’intérieur de mon corps, c’est comme si j’avais 80 ans ».

« J’étais mal pour deux raisons : parce que je ne pouvais pas faire de sport comme tout le monde, ni participer aux sorties entre amis, mais aussi parce que je subissais des commentaires dénigrants. On me répétait : “C’est un mytho, il n’a rien. S’il avait quelque chose, ça se saurait. Il est hypocondriaque”.

Pendant huit longues années, Loïc a rencontré tous les spécialistes possibles et imaginables afin qu’ils trouvent une solution à son mal. Médecins, ostéopathes, kinés, rhumatologues : tout y est passé et personne n’est parvenu à identifier la maladie dont il souffrait. Aujourd’hui, Loic confie même qu’il a songé au pire. « Au fil du temps, on devient isolé. On se sent seul et incompris. La douleur aidant, j’ai pensé plusieurs fois à mettre fin à mes jours. »

Heureusement, le jeune homme a pu compter sur le soutien indéfectible de sa maman et de deux de ses amis. Un courage hors norme qui a finalement finit par porter ses fruits, puisqu’après des années de combat, un médecin spécialisé, exerçant à Bruxelles, a réussit à poser un diagnostic ferme et définitif : Loic est atteint de la maladie de Lyme.

Un message à faire passer

Désormais, Loïc suit un traitement médical. Un traitement couteux, facturé entre 100 et 150 euros par mois, mais qui permet de soulager ses douleurs. Courageux, il n’a pas abandonné ses études et est actuellement élève en 3ième éducateur spécialisé à la Haute Ecole Robert Schuman. A cause des douleurs, il n’a cependant pas pu effectuer les stages nécessaires à l’obtention de son diplôme l’année dernière et bénéficie aujourd’hui d’un aménagement pour élève à besoin spécifique.

“Encore maintenant, certaines personnes me demandent pourquoi je souhaite devenir éducateur spécialisé si moi-même j’ai besoin d’un programme spécifique” nous raconte-il, ému. Mais Loïc ne baisse toujours pas les armes. Son entourage est plus compréhensif, car ils comprennent désormais la maladie. Il a aussi rejoint des groupes de soutien sur les réseaux sociaux. « On discute ensemble, on se comprend. On partage nos trucs et astuces pour avoir moins mal. Je me sens beaucoup moins seul ».

Mais si Loïc souhaitait partager son témoignage, c’était avant tout pour faire passer un message. « Faites attention aux piqures de tiques. Vérifiez tous les endroits, notamment le cuir chevelu. Pour les personnes diagnostiquées, ne restez pas seules. Rejoignez des groupes de paroles et ne restez pas dans l’isolement”. 

“C’est une maladie silencieuse. Les symptômes ne se voient pas de l’extérieur, d’où l’incompréhension des gens qui vous entourent”.

L’ASBL Lyme ProLux Belgique, qui souhaite mieux faire connaître cette maladie et sensibiliser la population, organise une conférence le 24 avril prochain à Vaux-sur-Sure en présence de Mme Sandrine Capizzi, maître de conférence à Nancy. L’occasion de mettre en lumière la maladie de Lyme et ses co-infections.

L’association dispose d’un site internet et d’une page Facebook où vous pouvez consulter toutes leurs actualités.

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