Le Lux Film Festival, présidé cette année par le réalisateur américain Ira Sachs, est de retour pour une 14e édition. Cet événement incontournable pour les cinéphiles, qui aura lieu entre le 29 février et le 10 mars, fera la part belle aux films choisis et présentés en exclusivité, mais surtout, cette année, aux invités de prestige.

En dépassant les 40.000 participants en 2023, dont plus de la moitié en salle, le Luxembourg City Film Festival poursuit son chemin en tête des références de l’agenda culturel chez nos voisins Grand-Ducaux. Il s’est, au même titre, profondément ancré dans le paysage des festivals européens. Soutenu conjointement par le ministère de la Culture et la Ville de Luxembourg, le Luxembourg City Film Festival est le festival officiel du pays.

Il propose chaque année un programme soigneusement élaboré, ainsi que de nombreuses exclusivités cinématographiques. Véritable panorama de la création contemporaine internationale via une sélection de fictions et documentaires, de séances spéciales, de productions nationales ainsi qu’un cycle jeune public, ce rendez-vous se déploie sur onze jours.

Ouverture – Remise des prix – Clôture

Adaptation du best-seller d’Amy Liptrot, THE OUTRUN (Nora Fingscheidt) fut l’une des grandes sensations du récent festival de Sundance. Plusieurs fois nommée aux Oscars, La comédienne américano-irlandaise Saoirse Ronan (« La Passion Van Gogh », « Lady Bird », « Les Filles du docteur March »…) incarne avec un brio qui a secoué la presse internationale Rona, jeune femme aux prises aves ses addictions, à la recherche d’un second souffle dans les îles Orcades, en Écosse. Qualifié par IndieWire d’« œuvre d’art grandiose sur le paysage » et « d’impressionnante étude de caractère », cette ouverture (29 février) donnera le ton d’une édition notamment marquée par la résilience.

THE DEAD DON’T HURT plongera le public de la soirée de Remise de Prix (9 mars) dans l’enfer du Nevada du XIXè siècle. Vicky Krieps, à peine libérée du tournage du dernier film de Jim Jarmusch, profitera de sa présence dans le jury international pour présenter ce western féministe, qui reprend les codes du genre avant de les inscrire dans une certaine modernité. Ce sera donc la seconde fois consécutive que l’icône du cinéma national s’illustrera à l’écran lors de la remise de prix, via ce film magistralement signé Viggo Mortensen.

Si chaque clôture du LuxFilmFest a connu son lot d’exclusivité, celle-ci devrait particulièrement marquer les esprits. LOVE LIES BLEEDING, film américano-britannique réalisé par Rose Glass (Saint Maud) n’est pas qu’un thriller romantique. Véritable mélodrame bodybuildé, il plonge Kristen Stewart dans une descente aux enfers, avec tous les ingrédients du registres « pulp ». Amour, sexe et violence, là-aussi un film événement, objet de grandes convoitises, à ne pas laisser entre toutes les mains.

Compétition officielle

Huit titres seront engagés dans la course au GRAND PRIX – by ORANGE, d’une valeur de 10 000 euros. DAY OF THE TIGER (Andrei Tanase, présent lors des séances) offre une double narration, celle d’une vétérinaire dont le couple vacille, et celle d’un tigre qui s’échappe et provoque la panique. Une fable inscrite au cœur de la Transylvanie.

Habitué à jouer avec les formats, Lav Diaz a choisi d’étaler son ‘Cold Case Film’ ESSENTIAL TRUTHS OF THE LAKE sur 3h30 et d’imposer un noir et blanc, avec pour toile de fond les exactions du président philippin Duterte.

Considéré par la critique de ‘pépite de la Mostra’, on doit GASOLINE RAINBOW à Bill et Turner ROSS (présent lors des séances). Un périple fou de 5 adolescents biberonné à la ‘Gen Z’, étiré de l’Oregon jusqu’à la côte pacifique. Une nouvelle illustration, au passage, de la mise en avant pertinente d’acteurs non-professionnels.

Autre regard entre enfance et adolescence : HOARD (Luna Carmoon). Un premier film étalé sur une décennie et construit sur les ruines d’une cellule familiale disloquée, qui illustre parfaitement le renouveau du cinéma social britannique.

Livrés à eux-mêmes dans une Belgique étouffante, Purdey et Makenzie sont, eux aussi, contraints à la débrouille et gèrent la situation chacun à leur manière (IT’S RAINING IN THE HOUSE, Paloma Semon-Dai).

Pour son premier film, la Hollandaise Stefanie Kolk nous plonge dans l’ascenseur émotionnel d’une femme conduite à gérer le deuil, quitte à se fabriquer une routine consistant à continuer à tirer son lait (MELK).

Film iranien à tableaux, coproduit avec le Luxembourg (Cynefilms), TERRESTRIAL VERSES nous permettra de retrouver Ali Asgari (« Disappearance »), co-auteur avec Alireza Khatami de cette fine satire de la société contemporaine, où l’on vit entre injonctions et pressions sociales. Les deux réalisateurs seront présents lors des séances.

Les thérapies de conversion, un sujet grave que Carolina Markowicz aborde avec énormément d’humour et de singularité dans TOLL, un film à l’humour tendre et noir niché dans les coulisses de péages d’autoroutes.

Deux invités de prestige

Né en Argentine mais ayant grandi à Paris, Gaspar Noé s’est taillé une réputation singulière dans le milieu de la réalisation. Repéré au début des 90’s avec le Prix de la semaine de la Critique et la Mention du Prix de la Jeunesse au Festival de Cannes pour son moyen-métrage Carne, il y revient en 1998 avec SEUL CONTRE TOUS, un premier long qui affirme une tendance à l’irrévérence que l’on retrouvera notamment dans IRRÉVERSIBLE (2002), ENTER THE VOID (2009) ou LOVE (2015, tourné en 3d).

Une œuvre qui divise autant qu’elle passionne, CLIMAX (2018) et VORTEX (2021) se chargeant d’asseoir la réputation d’un réalisateur que nous serons fiers d’accueillir pour une MASTERCLASS, le samedi 9 mars à 14h à la Cinémathèque (animé par Philippe Rouyer) et une rétrospective complète de ses longs métrages.

En 2002, A L’OUEST DES RAILS stupéfiait le monde du documentaire. Cette œuvre de neuf heures documentant la destruction d’un complexe industriel chinois imposait son auteur, Wang Bang, sur la scène internationale. Avec plus de 20 films à son compteur, il n’aura de cesse de documenter la société chinoise, multipliant les formats, de la fiction au documentaire, du documentaire à la photographie.

Une œuvre protéiforme qui atterrissait, en 2023, en Compétition Officielle au Festival de Cannes avec JEUNESSE (LE PRINTEMPS), film coproduit par la société luxembourgeoise Les Films Fauves. Outre une rétrospective sélective (ALONE, MRS. FANG, MAN IN BLACK…), la Cinémathèque de la Ville de Luxembourg aura l’honneur de l’accueillir pour une MASTERCLASS le samedi 2 mars à 14h, animée par Nicolas Thévenin, enseignant et journaliste, le tout en prolongement de l’exposition Memories (Cercle Cité, 9.02-14.04).

Des jurés de haut niveau 

Le jury international, chargé de départager les nominés, sera composé des membres suivants :

• Président du Jury, Ira Sachs, Réalisateur (Passages, Frankie, Brooklyn Village, Love is
Strange…), US.
• Nathalie Hertzberg, Scénariste (Le Procès Goldman), FR.
• Sebastian Koch, Acteur (The Lives of Others, Amen, Danish Girl…), DE                            • Damian Szifron, Réalisateur (Les nouveaux sauvages, Misanthrope, The Bottom of the Sea, The Pretenders).
• Vicky Krieps, Actrice (Phantom Thread, Bergman Island, Serre-moi fort…), LU.
• Marianne Slot, Productrice (Woman at War, Dancer in the Dark, Antichrist…), DK et FR.

La sélection de documentaires sera jugée par un autre jury composé de cinq personnes :

• Fanny Barrot, Co-déléguée générale, Clermont-Ferrand International Short Film Festival
(FR).
• Laure Bonville, Programmatrice, BFI London Film Festival (UK).
• Alejandro Díaz Castaño, Directeur artistique, Gijón International Film Festival (ES).
• Franck Finance-Madureira, Président, Queer Palm (FR).
• Valeria Wagner, Programmatrice, Zürich Film Festival (CH).

Le Lux Film Festival, un événement majeur dans le monde du cinéma 

Pour rappel, outre les 265 séances réalisées dans les différents cinémas partenaires (Ciné Utopia, Kinepolis Kirchberg, Cinémathèque de la Ville de Luxembourg), le festival a accueilli 460 invités et professionnels internationaux en 2022 et n’hésite pas à s’aventurer hors-les-murs, grâce à des soirées thématiques et fêtes ainsi que toute une gamme d’ateliers gratuitsexpositions et concerts dans les différentes institutions culturelles de la capitale.

En douze ans, le Luxembourg City Film Festival s’est attiré non seulement le soutien de ces institutions nationales, mais a également co-organisé des événements avec des partenaires internationaux, tels que les Nations Unies, de nombreuses représentations diplomatiques, la European Film Academy, la Banque Mondiale, ainsi que d’autres festivals.

Devenu compétitif dès l’édition 2012, il récompense le meilleur du cinéma international dans la catégorie fiction (10.000 €), documentaire (5.000 €) et jeune public (2.000 €). En 2022 un nouveau prix s’est ajouté, le 2030 Award, qui récompense une œuvre relevant de la Coopération.

En 2022, le magazine américain Moviemakers a retenu le Luxembourg City Film Festival dans sa sélection des 25 festivals les plus cool au monde.

Comme à l’accoutumée, le Festival est accessible au grand public dans les différentes salles de la capitale (Kinepolis Kirchberg, Ciné Utopia, Cinémathèque). Les cinéphiles peuvent d’ores et déjà réserver leurs tickets sur le site officiel. Deux options sont possibles : soit l’achat d’un ticket film par film, au prix de 9,50€ par séance ; soit l’achat du PASS Festival à 50€ permettant de retirer 10 tickets (soit 5€ par film). Des tarifs réduits sont prévus pour les jeunes de moins de 18 ans, les étudiants sur présentation de leur carte et les personnes âgées de plus de 65 ans.

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