Dans le cadre de “En piste les artistes !”, le projet culturel de mise en avant d’artistes habitant la commune de Libramont, nous partons à la rencontre de Philippe Govaerts. Enquêteur de police mais surtout passionné de photographie nature depuis 10 ans, Philippe nous accueille en pleine nature, son “deuxième bureau” comme il aime à le dire.

C’est au bord de l’étang du Fourneau à Séviscourt que nous emmène Philippe Govaerts. Enquêteur de police dans la zone Sud-Luxembourg, cet habitant de la commune de Libramont est un véritable passionné de photographie. Mais attention, pas la photo prise à l’intérieur des radars. Plutôt la photo traditionnelle qui permet de figer un moment hors du temps en pleine nature.

Une passion de près de 10 ans

Cette passion viscérale trouve ses origines après l’achat d’un appareil photo lors d’un événement un peu particulier. “J’ai acheté mon premier appareil photo numérique en prévision de la naissance de mon fils et, de fil en aiguille, j’ai attrapé le virus et la photographie est vraiment devenue une passion. Cela m’est vraiment venu par hasard en chipotant et surtout en apprenant par moi-même en me documentant beaucoup” nous explique-t-il.

Si Philippe nous attend au bord de l’eau, ce n’est pas un hasard. Le photographe est un véritable amoureux de la nature. “Le contact avec la nature, les animaux, les arbres, la verdure, profiter du silence, voilà ce qui me plait le plus dans ma passion. Ce sont des endroits où je peux profiter du temps et où j’ai de la patience, bien au contraire de quand je suis au boulot. C’est réellement mon deuxième bureau”.

Objectif : se perfectionner ! 

Philippe est un réel autodidacte, comme c’est souvent le cas dans la photographie. C’est en lisant, se documentant et en pratiquant beaucoup que le policier a pu s’améliorer et s’essayer à d’autres techniques. Et c’est aussi en rentrant dans le club photo de Libramont que le photographe a pu échanger avec d’autres passionnés de l’argentique.

En publiant régulièrement ses clichés sur les réseaux sociaux, Philippe peut voir comment ses photos sont perçues. “En essayant de m’améliorer en permanence, de travailler un peu mes photos et d’avoir des images cohérentes, j’ai vu que cela plaisait et avait un impact lorsque je les partageais. J’ai donc des porte-folios sur les réseaux sociaux et c’est à cet endroit essentiellement que je vois que mes photos plaisent”.

“Quand on part en vacances en famille, cela est plus que nécessaire ; elles seront gâchées si je n’ai pas mon appareil ! C’est la même chose lors de chaque balade dominicale, je dois avoir le boitier avec moi. Mon fils commence également à vouloir utiliser l’appareil photo. Il aime ce qu’on fait et je ne tarderai pas à lui offrir son premier appareil”. 

On sent chez Philippe un réel amour pour la photographie et quand on lui demande ce qu’il pourrait arriver s’il était privé de son matériel, sa réponse est cinglante. “Ca serait une catastrophe, je n’ose imaginer ! C’est comme si on privait un cycliste de son vélo ou un footballeur de ses matches. J’ai besoin de faire des photos, c’est vraiment ma passion. Cela me calme et m’apaise.” 

“Il faut guetter et être à l’affût en PERMANENCE ! “

C’est dans la nature que Philippe se sent le mieux, au gré des saisons. Une couleur de ciel différente qui donne à la photo un effet particulier, la rosée du matin qui ajoute un élément supplémentaire, tout dépend de la situation et du moment. “J’aime faire transparaître l’ambiance notamment en exploitant la lumière afin de témoigner de ce que j’ai vu. Montrer également le caractère unique de la nature et qu’on est impuissant face à elle. Il faut toujours être à l’affût de ce qu’on peut voir.” 

Échanger et partager son travail afin d’avancer 

Si Philippe arrive maintenant a des clichés aboutis, ce n’est pas sans mal qu’il y est arrivé. Il nous explique que cela se fait grâce au travail mais aussi au partage. “Pour un photographe qui débute, je lui conseillerais d’aller voir les autres passionnés qui font de la photo depuis des années, ils sont rarement avares de conseils. C’est également grâce à des stages, en contactant les clubs photos et surtout en partageant son travail que l’on se perfectionne. C’est de cette manière que l’on peut mesurer l’impact que les clichés peuvent avoir et ainsi recevoir des critiques dans l’objectif de s’améliorer”. 

Du côté technique, rien de bien particulier. Philippe nous explique que c’est le même principe que pour le développement des photos argentiques. Les quelques retouches doivent être atténuées et tout doit être dans la nuance afin que le tout soit agréable à regarder. Pas de triche donc ! Et lorsqu’on parle d’une “bonne” photo ? “C’est subjectif bien entendu, mais c’est une photo qui a une âme, qui a de la lumière et des éléments contrastés. Elle doit parler aux gens, avoir des choses à dire, à raconter. Une bonne photo doit contenir obligatoirement contenir ces éléments, pour moi”. 

Le club photo de Libramont

C’est aussi en compagnie de Guy Maillard, secrétaire du photo-club de Libramont, que nous nous trouvons au bord de l’étang. Philippe y est très impliqué, en partageant de nombreux conseils avisés aux autres membres. Fort d’une trentaine de photographes, ce club-photo a vu le jour en 1969 où ses activités étaient surtout consacrées à l’initiation des jeunes photographes lors de cours théoriques et pratiques.

Et c’est de fil en aiguille que le club prendra son essor : organisation d’une exposition annuelle, voyages sur le terrain, concours divers, … et ce n’est pas le passage au numérique qui a freiné les ardeurs de ses membres passionnés se réunissant deux fois par mois. C’est ainsi que ces passionnés du petit boitier partagent, apprennent, évoluent et font vivre la photo au sein de ce club.

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