Le hameau de Nimbermont, dans la commune de Libramont, abrite un atelier de vitraux unique en son genre. Nous sommes allés à la rencontre d’Aurélie Moreau, l’artiste qui se cache derrière. 

Les artisans verrier se font de plus en plus rares dans nos contrées. La profession, qui exige précision et concentration, est relativement peu connue du grand public. Les centres de formation ne courent pas les rues et la matière première est assez difficile à trouver. Pourtant, une jeune artiste fait de la résistance dans le petit village de Nimbermont, niché au cœur de la commune de Libramont-Chevigny.

Aurélie Moreau est une créatrice qui a de la suite dans les idées. Diplômée en histoire de l’art, la jeune femme a ouvert son atelier de vitraux en 2005. “Je viens de Bruxelles mais je me suis installé ici en 2002”, nous raconte-elle. “Avec mon conjoint, j’ai racheté l’ancienne école des filles où j’ai ouvert mon atelier. J’ai été séduite par les grandes fenêtres et la très belle luminosité qu’elles offrent”. 

L’amour du verre

Dans son atelier, Aurélie confectionne des vitraux. Pour rappel, le vitrail est une composition de verre formée de différentes pièces de verre. Celles-ci peuvent être blanches ou colorées et peuvent recevoir un décor. De toutes les tailles et de différents styles, ces oeuvres n’ont pour seules limites l’imagination du client.

Aurélie Moreau – Créatrion de vitraux à #LIbramont

Le temps nécessaire à la fabrication d’une pièce varie fortement. Chaque commande, provenant essentiellement des particuliers, est unique. “Certaines pièces prennent deux mois, d’autres une année entière entre le premier contact client et la réalisation finale. Cela dépend aussi de la complexité et si je dois travailler avec des menuisiers, des ferronniers, etc”.

“Je fais uniquement du vitrail de création, pratiquement pas de restauration” nous explique celle qui n’est jamais à court d’inspiration. Une inspiration qu’elle puisse dans la nature omniprésente et les paysages fabuleux de l’Ardenne. “Je ne saurais plus retourner en ville” nous confie-t-elle d’ailleurs.

La passion d’Aurélie provient de son enfance et du fort attrait qu’elle avait pour les billes en verre. “La passion de la matière du verre vient de mon enfance, et plus particulièrement des billes. Regarder dans une bille, c’est tout un univers. C’était plutôt comme un trésor d’enfant, comme quand on ramasse une plume de geai ou un coquillage”.

“La matière du verre m’a toujours attirée. Le jeu avec la lumière est fascinant. C’est très lié à la nature, et cela m’inspire beaucoup”

Si cette mère de trois enfants a aujourd’hui la chance de vivre de sa passion et de s’amuser au travail, cela n’a pas toujours été le cas. Après avoir réussi de brillantes études universitaires, Aurélie ne se sentait pas pleinement épanouie. “Quand j’avais 15 ans, j’ai visité un atelier d’artiste. Celui qui m’a formé ensuite. J’avais fait des études universitaires mais c’était trop intellectuel : il fallait que je fasse quelque de mes mains” détaille l’artiste. “En réalité, ma passion de base, c’est le dessin. Le verre est venu par après, pour exprimer mon dessin”. 

“J’ai suivi un apprentissage en bijouterie aussi, où j’ai eu la chance d’apprendre le travail du métal. Mais j’étais limité en terme de couleurs et de taille. Le vitrail a été une vraie révélation car je peux m’amuser autant avec les couleurs qu’avec les textures de verre”.

Aurélie Moreau – Créatrion de vitraux à #LIbramont

Des projets plein la tête

Même si les commandes ne manquent pas dans le discret atelier de Nimbermont, Aurélie a plusieurs projets en tête. Elle aimerait développer ses activités en collaborant avec des architectes d’intérieur et des designers. Objectif : créer des ensembles cohérents et harmonieux. “Travailler avec d’autres artisans du métal pour mettre ensemble les techniques et créer des pièces uniques me plairait beaucoup. Il y a un potentiel énorme pour décorer un endroit : un restaurant, un bureau, etc.”.

“Par rapport à la grande distribution, l’artiste va humaniser les pièces de création”

En attendant, la luxembourgeoise d’adoption continue d’émerveiller ses clients. De son propre aveu, ceux-ci fonctionnent généralement au coup de cœur. “Les clients cherchent une relation avec un artiste. Ils veulent connaitre qui a réalisé le travail et faire partie prenante du projet. C’est la relation avec la personne qui m’intéresse car mes créations sont uniques et sur-mesure” conclut Aurélie, le sourire aux lèvres.

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