La commune d’Attert souhaite interdire purement et simplement l’utilisation de glyphosate sur son territoire. Elle emboiterait ainsi le pas à nos voisins grand-ducaux, qui possèdent la moitié des terres agricoles de la commune. 

Attert pourrait devenir la première commune belge à interdire totalement le glyphosate aux agriculteurs et professionnels travaillant sur son territoire. C’est en tout cas le souhait de Josy Arens, le bourgmestre. Il emboiterait ainsi le pas au Grand-Duché de Luxembourg, qui bannira l’herbicide controversé dès le 1er janvier 2021.

« Pour être franc, je ne m’y attendais pas du tout. Mais franchement, chapeau au Gouvernement de Xavier Bettel » a déclaré le député-bourgmestre à La Meuse Luxembourg. Selon lui, la Belgique, et l’Europe, devraient profiter de cette annonce pour interdire, elles aussi, le glyphosate, classé comme “cancérogène probable” pour l’humain en mai 2015 par l’Organisation mondiale de la santé.

En Belgique, la commercialisation, la vente et l’utilisation des herbicides totaux et sélectifs est formellement interdit pour les particuliers. Cependant, les professionnels peuvent continuer à se fournir en glyphosate et l’utiliser.

Attert, une commune en avance sur son temps ?

En attendant qu’une décision soit prise à l’échelon fédéral concernant une interdiction totale, Attert pourrait prendre les devants et bannir l’herbicide de son territoire. La commune s’est en effet engagée, dans sa déclaration de politique générale, à réduire puis à supprimer l’ensemble des produits phytopharmaceutiques.

« Je compte interdire le glyphosate à Attert » a confirmé Josy Arens dans la même interview. Après avoir interdit les feux d’artifice pour assurer le calme des animaux, la commune souhaite donc aller encore plus loin en matière de bien-être. Une préoccupation d’autant plus importante que la moitié des terrains agricoles d’Attert appartiennent à des agriculteurs luxembourgeois. Le bourgmestre craint ainsi que ces derniers ne viennent déverser leurs stocks sur les terres de la commune. « Nous y serons très attentifs, un technicien effectuera des contrôles » rassure-t-il.

Josy Arens a toutefois tenu à rassurer les agriculteurs, en soulignant qu’il était parfaitement conscient que cette interdiction modifiera profondément les pratiques agricoles actuelles et qu’elle engendrera peut-être un travail supplémentaire. Il s’est dès lors engagé à valoriser, à leur juste valeur, les produits de tous ces agriculteurs. Une façon de compenser l’interdiction du glyphosate.

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