La 13e édition du Luxembourg City Film Festival s’est clôturée ce samedi soir avec la cérémonie de remise de prix au Kinepolis Kirchberg. Le jury international, composé de personnalités éminentes du cinéma, a déterminé le Grand Prix parmi une sélection de films remarquables qui ont captivé et ému le public.

Le Luxembourg City Film Festival peut se targuer d’un nouveau record : en seulement 10 jours, plus de 17.000 spectateurs se sont empressés dans les salles sombres des cinémas luxembourgeois pour profiter des centaines de projections organisées dans le cadre de l’événement. Le festival poursuit donc son chemin en tête des références de l’agenda culturel chez nos voisins Grand-Ducaux.

Comme le veut la tradition, le baisser de rideau a eu lieu samedi soir au Kinepolis Kirchberg. Une soirée de remise de prix maîtrisée au millimètre, présentée comme à l’accoutumée par le directeur artistique de la manifestation, Alexis Juncosa. Commencée en retard, la cérémonie a ensuite déroulé, enchaînant moments forts et discours éclairés. Notamment lorsque le président du jury international Asghar Farhadi, deux fois vainqueur aux Oscars, s’est vu remettre une récompense en hommage à l’entièreté de sa filmographie.

Le jury international, composé également de l’actrice luxembourgeoise Marie Jung, le réalisateur israélien Nadav Lapid, l’acteur franco-canadien Niels Schneider et l’actrice française Agathe Rousselle, a salué la qualité exceptionnelle des films présentés. Le jury a souligné la diversité des thèmes abordés et la créativité des cinéastes qui ont su mettre en lumière les questions environnementales, sociales et de genre.

Le palmarès complet 

Le Grand Prix du Festival a été décerné à “I Have Electric Dreams”. Un film poignant qui dresse le portrait d’Eva, 16 ans, qui vit avec sa mère, sa petite sœur et leur chat. Après la séparation de ses parents, elle ne pense qu’à une chose : quitter la maison et aller vivre avec son père qui, désorienté, traverse une seconde crise d’adolescence et se rêve une vie d’artiste. Mais Eva a du mal à trouver sa place, partagée entre l’insouciance de sa vie d’adolescente et la brutalité du monde adulte. La réalisatrice Valentina Maurel été récompensée pour sa mise en scène innovante et pour la qualité de l’écriture de son scénario.

Le Prix du Documentaire a été attribué à “Du Hamani Corporis Fabrica”, un film fascinant qui explore avec âpreté le système français des soins de santé. Le Prix International de la Critique ainsi que le Prix du Jury Jeune ont été décernés à “World War III” de Houman Seyedi. Travailleur journalier sans abri, Shakib a perdu sa femme et son fils dans un tremblement de terre il y a plusieurs années de ça. Il entretient depuis quelque temps une relation avec Ladan, une prostituée sourde et muette. Le chantier sur lequel il travaille se révèle être le lieu de tournage d’un film sur les atrocités commises par Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le prix 2030 Award by Aid & Development a été remis au magnifique “The Kings of the World” de Laura Mora Ortega. Le jeune Rá vit avec ses amis Culebro, Sere, Winny et Nano dans les rues de Medellín. Leur espoir renaît lorsque le gouvernement promet à Rá le droit d’acquérir un terrain duquel sa famille avait été chassée, comme des milliers d’autres Colombiens, par les paramilitaires. La bande de copains se met donc sur la route périlleuse qui mène dans l’arrière-pays. Un voyage palpitant entre aventure et délire commence.

Le Prix du Public by Orange a été décerné à “The Quiet Girl” de Colm Bairéad. Irlande, 1981, Cáit, une jeune fille effacée et négligée par sa famille, est envoyée vivre chez des parents éloignés le temps d’un été. Mais dans cette maison en apparence sans secret, où elle trouve l’épanouissement et l’affection, Cáit découvre une vérité douloureuse.

Enfin, “Totem” a remporté le Prix du Jury Scolaire et le Prix du Jury Enfants. Ama, fille de demandeurs d’asile sénégalais, se sent complètement hollandaise. Lorsque sa mère et son frère sont arrêtés par les autorités, Ama part à la recherche de son père à travers Rotterdam en plein hiver, dans l’espoir d’éviter l’expulsion. Au cours de ce voyage effrayant et palpitant, elle découvre ses racines, en partie grâce à son extraordinaire animal totem : un gigantesque porc-épic. Portée par sa jeune actrice, tantôt candide tantôt parcourue d’une détermination sans faille, Totem dit sans ambages le chemin incroyablement sinueux des demandeurs d’asile en Europe. L’irruption du fantastique dans le film dresse, par ailleurs, un joli portrait des aspirations qui accompagnent les débuts de l’adolescence.

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